L’industrie pharmaceutique s’en prend, à tort, à la cigarette électronique

Après s’être attaquée à l’industrie de la vape, l’industrie pharmaceutique s’en prend, à tort, aux organismes de santé et aux laboratoires de recherche qui émettent un avis positif sur la cigarette électronique.

La cigarette électronique serait 95% moins nocive que le tabac

Une étude publiée en 2013 et mise à jour en 2015 puis en 2018 (sur les risques pour la santé et le rôle de la nicotine) dans le Public Health England , une agence exécutive du Department of Health and Social Care au Royaume-Uni qui a pour mission de protéger et d’améliorer la santé du pays et de lutter contre les inégalités, affirme que la cigarette électronique serait 95% moins nocive que le tabac.

Pourtant, la majorité du grand public, fumeurs et/ou non-fumeurs, pense encore que le vapotage est aussi nocif que la cigarette tabagique. D’ailleurs, le professeur John Newton, directeur de l’amélioration de la santé au Public Health England, a déclaré: « Il serait tragique que des milliers de fumeurs qui pourraient arrêter de fumer avec l’aide d’une cigarette électronique soient repoussés en raison de fausses craintes quant à leur sécurité ». Les nombreuses fake news provenant en majeure partie d’Amérique du Nord ont joué (et jouent encore) un rôle important dans la désinformation de l’opinion publique sur la cigarette électronique et son efficacité en tant que moyen de sevrage tabagique.

Dernièrement, c’est l’industrie pharmaceutique qui a décidé de s’attaquer à la vape et plus particulièrement, aux organismes de santé et aux partisans de la recherche pour la cigarette électronique.

L’industrie pharmaceutique s’attaque à la cigarette électronique

Dans un article publié dans l’American Journal of Public Health, une revue mensuelle de santé publique, l’un des auteurs, Thomas Eissenberg, psychologue de l’Université de Virginie, affirme qu’il existe des différences notables entre le matériel et les e-liquides de 2013 (date de l’étude du Public Health England) et aujourd’hui. Il fait notamment référence à la puissance de certaines e-cigarettes « qui dépasse 10 à 20 fois celle de la plupart des modèles de compteurs de 2013 ». S’il est vrai qu’il existe aujourd’hui du matériel plus puissant qu’en 2013, il est important de souligner qu’il s’est amélioré en qualité. Certains profils de vapoteurs peuvent être soumis à plus de risques à cause de leurs pratiques et d’une utilisation parfois détournée de leur matériel. Cependant, les fabricants conseillent toujours une certaine plage de watts pour l’utilisation de leur batterie afin d’éviter de prendre le moindre risque à l’usager.

Dans un autre exemple, l’auteur souligne que « de nombreuses études montrent que la fonction cellulaire est altérée suite à une exposition à l’aérosol de l’e-cigarette. De même, les animaux exposés aux aérosols de cigarettes électroniques présentent des indications claires de conséquences néfastes, y compris dans les modèles liés aux maladies cardiovasculaires.». Ici aussi, le contexte a son importance. En effet, les dites recherches ont été menées au détriment de souris de laboratoire qui ont été littéralement étouffées par la vapeur qu’on les a forcées à respirer.

Un constat biaisé

Comment pourrait-on prendre en compte des éléments présentés par des individus ayant un rôle de consultant dans les litiges contre l’industrie de la cigarette électronique ou encore, ayant reçu des commissions personnelles de Hydra Biosciences LLC et de Sanofi SA et un soutien non financier de GlaxoSmithKline Pharmaceuticals :

  • Hydra Biosciences est une société biopharmaceutique privée basée à Cambridge dans le Massachusetts aux États-Unis, qui développe des médicaments pour traiter la douleur, l’inflammation, les maladies rénales, l’anxiété et les maladies pulmonaires.
  • Sanofi SA est une entreprise transnationale française dont les activités incluent la pharmacie et les vaccins. Dans le secteur de la santé, Sanofi occupe le troisième rang mondial selon son chiffre d’affaires. Rappelons qu’en 2005, Sanofi souhaitait lancer sur le marché une « pilule miracle contre le tabagisme et l’obésité ». Mis sur le marché en Europe en 2006, le Rimonabant (nommé « Acomplia ») a été retiré du marché en 2008. L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, un établissement public français qui a pour mission principale d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments et produits de santé destinés à l’être humain, a ainsi décidé de suspendre en France l’essai qui impliquait plus de 18000 personnes, « compte tenu des effets psychiatriques observés », en particulier des suicides. Un comité consultatif réuni par les autorités sanitaires américaines avait recommandé de ne pas autoriser la mise sur le marché puisque la molécule était en effet, soupçonnée de provoquer des effets secondaires psychiatriques. (source: Les Echos GlaxoSmithKline Pharmaceuticals est une multinationale britannique, l’un des dix géants de l’industrie pharmaceutique mondiale, qui a notamment investi en 2009 dans un vaccin expérimental pour le traitement de l’addiction à la nicotine et la prévention des rechutes dans le tabagisme.

La cigarette électronique : un moyen de sevrage tabagique sûr et efficace

Contrer une étude qui date de 2013 en ayant pour argument l’évolution du matériel et des e-liquides n’est pas pertinent : de plus en plus de normes arrivent et ne cessent d’évoluer.

Si en effet, vapoter avec une puissance trop élevée risque de dégrader la glycérine végétale. Il est conseillé de respecter des plages de puissances de watts recommandées par les fabricants : moins la puissance est forte, moins on risque de dégrader les substances présentes dans les e-liquides. Tout risque éventuel est connu, cependant chaque pays et chaque fabricant a l’obligation d’informer sur les différents niveaux de carbonyles ou d’aldéhydes par exemple.

En Europe et particulièrement en France, les produits du vapotage sont contrôlés et notifiés. Le matériel et les e-liquides sont parfaitement maîtrisés et définis, connus en matière de composition.  Nous savons « ce qui sort » d’une vape : les données sur les émissions de l’aérosol doivent être notifiées sur une plateforme européenne. Elles sont normées au niveau français, commencent à être normées au niveau européen, et sont en cours de normalisation au niveau international :

  • (FR) AFNOR 3 XPD90-300 1 à 3
  • (EU) CEN, 4 GROUPES DE TRAVAIL TC437
  • ISO (international) : 20714 – 2019, et 20768 – 2018.

Aujourd’hui, il existe des méthodes pour mesurer les éléments présents dans un e-liquide, notamment pour analyser la nicotine et les carbonylés. Ces méthodes sont fiables et peuvent être reproduites par tous les laboratoires. Elles ont permis de démontrer que dans les e-liquides les plus vendus sur le marché, les concentrations de carbonylés et d’aldéhydes sont extrêmement faibles et très en dessous des limites proposées par AFNOR. La sécurité du consommateur est ainsi prouvée et garantie.

Pour aller plus loin, découvrez aussi une liste des organismes, organismes de santé, et des gouvernements qui ont examiné des données scientifiques sur le vapotage et ont émis un positionnement positif.

Varénicline et bupropion : « une tolérance » pas si rassurante selon l’étude EAGLES*

Selon l’Haute Autorité de Santé, les fumeurs qui arrêtent le tabac sans aucune aide échouent à 97%.  Face à cela, l’HAS conseille aux fumeurs de se tourner vers un médecin généraliste ou un spécialiste (tabacologue, addictologue, psychologue, centre spécialisé) afin de définir la prise en charge nécessaire selon le profil, et les besoins. Aussi selon l’HAS, les traitements nicotiniques de substitution seraient ceux de « première intention », tandis que la varénicline et le bupropion sont en deuxième ligne. La varénicline (ou Champix ou Chantix) est une molécule qui aide au sevrage tabagique en agissant sur le cerveau via des récepteurs nicotiniques (source : www.stop-tabac.ch).

Ce sont ces informations que tente de contrer le Professeur Ivan Berlin, tabacologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), dans un article publié sur le site Le Quotidien du Médecin. En effet, il affirme que les recommandations de l’Haute Autorité de Santé ne seraient plus d’actualité et « conclut à l’absence d’augmentation significative de l’incidence des évènements indésirables graves chez les patients traités par varénicline, bupropion ». 

Cependant, les résultats de l’étude *Eagles (une étude qui a été mise en place initialement pour évaluer les risques neuropsychiatriques de ces médicaments) prouvent le contraire, notamment chez les patients à cohorte psychiatrique. L’utilisation de la varénicline, du bupropion, d’un patch à la nicotine est bien associé à une augmentation significative du risque d’événements indésirables neuropsychiatriques avec 6,5% pour la varénicline et 6,7% pour le buropion. Aussi, sont comptés parmi les effets indésirables les plus fréquents pour chaque groupe de traitement : Varénicline : nausées (25 %) Bupropion : insomnie (12 %). Des chiffres à ne pas prendre à la légère puisqu’ils viennent clairement affirmer que les patients qui ont pris ce traitement ne présente pas une tolérance très « rassurante ».

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