Le vapotage est le premier moyen de sevrage tabagique en France. Cependant, il existe encore des idées reçues sur la cigarette électronique, notamment à cause des fausses informations provenant essentiellement d’Amérique du Nord suite aux mauvais usages de certains vapoteurs. Crivape revient sur 8 faits à connaître sur la cigarette électronique.
1.Les cigarettes électroniques ne sont pas liées à l'épidémie de lésions pulmonaires aux USA
L’été dernier, un coup de tonnerre a éclaté dans le monde de la vape suite à de mystérieuses maladies pulmonaires recensées chez des vapoteurs. Finalement ces nombreux cas de pneumopathies (baptisés EVALI) ont été associés à une utilisation détournée de e-cigarettes aux États-Unis. Des analyses réalisées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont confirmé le rôle de l’acétate de vitamine E, une huile retrouvée dans les cartouches de cannabis de contrebande. L’acétate de vitamine E est interdit dans les cigarettes électroniques contenant de la nicotine réglementée au Royaume-Uni. Le grand public est victime de fausses informations provenant essentiellement d’Amérique du Nord.
2.Le vapotage n’entraîne pas de maladies cardiaques
Une étude controversée (lien vers : https://theconversation.com/vaping-and-heart-disease-setting-the-record-straight-132121) qui rapportait que les vapoteurs présentaient le même risque de maladie cardiaque que les fumeurs. Cette étude a récemment été retirée par le journal car elle ne tenait pas compte du fait que presque tous les vapoteurs impliqués étaient des fumeurs actuels ou anciens. Un critère qui a pourtant son importance.
Les chercheurs commencent à avoir une meilleure compréhension de l’effet des cigarettes électroniques sur le cœur. En décembre 2019, un essai témoin (http://www.onlinejacc.org/content/74/25/3112.abstract) mesurant les effets vasculaires des fumeurs passant au vapotage a été publié avec des résultats encourageants. Ceux qui sont passés à la cigarette électronique ont connu une plus grande amélioration de leur santé vasculaire. Cependant, il sera nécessaire d’attendre les résultats d’études plus longues pour s’assurer qu’ils sont dignes de confiance.
3.Cigarette électronique VS cigarette tabagique
En France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable, avec environ 75 000 décès chaque année. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt prématurément des causes de son tabagisme. On compte trois principales maladies liées au tabac : les cancers, les maladies respiratoires et les risques cardiovasculaires.
Cependant, beaucoup de personnes pensent encore à tort, que la cigarette électronique est autant, voire plus, dangereuse que la cigarette tabagique. Pourtant, une étude publiée en 2013 et mise à jour en 2015 puis en 2018 (sur les risques pour la santé et le rôle de la nicotine) dans le Public Health England , une agence exécutive du Department of Health and Social Care au Royaume-Uni qui a pour mission de protéger et d’améliorer la santé du pays et de lutter contre les inégalités, affirme que la cigarette électronique serait 95% moins nocive que le tabac.
La cigarette électronique et la cigarette tabagique n’ont absolument rien à voir ensemble. La cigarette de tabac produit de la fumée par combustion (CO, goudrons, métaux) et contient plus de 4 000 composés chimiques dont au moins 50 sont cancérigènes, ainsi qu’un grand nombre de produits toxiques (mercure, monoxyde de carbone, plomb, ammoniac, arsenic…). La cigarette électronique produit de la vapeur et contient uniquement 4 types d’ingrédients : le propylène glycol, la glycérine végétale, la nicotine – le tout de qualité pharmaceutique avec plus de 99,5% de pureté et l’arôme – de qualité alimentaire. La vape est un outil transitoire de sevrage en 2 étapes : quitter le tabac puis aller vers un sevrage nicotinique.
4. La nicotine n’est pas dangereuse pour la santé
Quatre fumeurs et ex-fumeurs sur 10 pensent, à tort, que la nicotine est à l’origine de la plupart des cancers liés au tabagisme, alors que la nicotine n’est pas cancérigène. Mais c’est une molécule addictive, comme la caféine ou la taurine par exemple.
5. Arrêter le tabac grâce à la vape
Un important essai clinique financé par le NIHR ( https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa1808779) au Royaume-Uni a été publié en février 2019. Impliquant près de 900 participants, il a révélé que la cigarette électronique était deux fois plus efficace pour aider les fumeurs à arrêter le tabac par rapport à d’autres substituts nicotiniques.
6. Il n’existe pas de vapotage passif
Il est évident que l’exposition à la fumée de cigarette tabagique est nocive. C’est pourquoi il est interdit de fumer du tabac dans les lieux publics et les lieux de travail fermés presque partout dans le monde.
Cependant, il est essentiel de ne pas assimiler les méfaits du tabac avec la vape. Dans des applications maîtrisées, il n’existe pas de vapotage passif. Une étude publiée (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30560536) par le National Center for Biotechnology Information a démontré qu’aucun changement significatif n’a été observé lorsqu’on a comparé les concentrations d’haleine exhalée durant le vapotage et l’absence de jours de vapotage.
Un rapport publié en 2018 par le journal Public Health Matters (https://publichealthmatters.blog.gov.uk/) a révélé qu’il n’y a aucun risque de vapotage passif, qui impliquerait un quelconque danger pour la santé.
7. Vapotage chez les jeunes : aucun effet passerelle
Notre dernier rapport n’a trouvé aucune preuve à l’appui que les cigarettes électroniques augmentent le tabagisme chez les jeunes. Si la commercialisation des e-liquides se fait dans un cadre défini et selon une réglementation très stricte en Europe et en France, cela a un impact évident sur l’accès aux mineurs à la cigarette électronique. Il est interdit de leur vendre des produits du vapotage.
En France, la part des abstinents chez les lycéens (ceux qui n’ont jamais, ni consommé de tabac, ni utilisé de cigarettes électroniques) demeure stable à 35,7% selon une étude (https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxssz6.pdf) publiée en 2019 par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies. Concernant le vapotage quotidien chez les jeunes français de 17 ans, il reste quasiment inexistant et concerne majoritairement ceux qui déclarent être des fumeurs quotidiens de cigarettes. C’est en tout cas ce qu’affirme l’enquête Escapad 2017 (https://www.ofdt.fr/publications/collections/periodiques/lettre-tendances/les-drogues-17-ans-analyse-de-lenquete-escapad-2017-tendances-123-fevrier-2018/) réalisée elle aussi par l’OFDT. Il n’existerait donc aucun « effet passerelle » de la cigarette électronique vers la consommation de tabac. Comparer l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes aux Etats-Unis et en France n’est pas concevable.
8. Réglementation sur les cigarettes électroniques
Depuis 2016, l’Europe (donc la France) est soumise à la Directive Européenne sur les produits du tabac https://ec.europa.eu/health//sites/health/files/tobacco/docs/dir_201440_en.pdf.
Cette ordonnance impose aux fabricants d’e-liquides contenant de la nicotine un certain nombre de règles pour commercialiser leurs produits.
Depuis 2015 en France, il existe trois normes expérimentales AFNOR (Association française de normalisation) à savoir les XP D90-300 1, 2 et 3. La norme AFNOR XP D90-300-2 spécifie les exigences en matière de e-liquides. Ils contiennent 4 types d’ingrédients : le propylène glycol, la glycérine végétale, la nicotine – le tout de qualité pharmaceutique avec plus de 99,5% de pureté et l’arôme – de qualité alimentaire. Pour vapoter en toute sécurité, il faut privilégier les e-liquides certifiés AFNOR (qui garantissent leur composition, le bon conditionnement et l’absence de substances à risque).
Depuis octobre 2019, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a créé une plateforme de centralisation afin de recenser le moindre problème qui pourrait survenir après l’utilisation d’une cigarette électronique. À ce jour, aucun problème sanitaire n’a été déclaré dans notre pays.
Toutes les cigarettes électroniques vendues sur le marché européen doivent être certifiées CE, Rohs (limiter l’utilisation de six substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques), CEM (Compatibilité Electro Magnétique) et REACH (évaluation et d’autorisation des substances chimiques).
Sébastien Roux – Directeur CRIVAPE